Bonjour !
Avant de commencer, un peu de contexte : cette série de posts est destinée aux abonné·es payants, mais j’ai décidé d’offrir cet épisode à tout le monde parce que ce sujet m’a accompagnée tout au long du voyage et je sais qu’il parle à d’autres lectrices ici. Honnêtement c’est toujours un peu un dilemme de décider quoi laisser en gratuit et quoi mettre en payant, je pense que le temps apportera plus de clarté sur ce modèle, pour l’instant, il permet d’avoir une plus petite communauté et de faire des lives et des zooms ensemble, un format que j’adooooore.
Pour rappel, en version payante, il y a : des ateliers mensuels d’écriture, des posts inédits (comme cette série), et les exercices + des rendez-vous zoom pour écrire tes propres petits livres dans l’année (notre prochain atelier : un petit livre d’amour, a lieu en septembre-octobre).
Notre prochain atelier a lieu demain (vendredi 7 juin) de 12h à 13h, il y aura un exercice d’écriture et surtout du temps pour échanger sur vos projets, blocages, envies, etc. Il n’y aura pas de replay.
Et à partir de la semaine prochaine, pour fêter l’été qui arrive, les abonnements annuels seront en promo!!
Et maintenant, la chronique.
Depuis mon arrivée en Equateur (mais je soupçonne depuis mon arrivée sur Terre), je vis une danse intérieure entre ma trouille cataclysmique de la plupart des choses et mon âme aventurière qui se dit toujours “non mais en vrai, pourquoi pas ?”
Ça donne des variations émotionnelles assez amples et parfois d’une heure sur l’autre, un mélange savoureux d’insécurité et de joie enfantine qui me surprend toujours, même après toutes ces années. Je peux littéralement pleurer au téléphone en me demandant si je suis en train de déprimer et si je devrais aller voir un médecin à ce sujet, puis quelques heures plus tard être en train de soupirer d’aise et d’un bonheur sans mots en regardant le paysage.
Je le partage parce que parfois, j’ai vraiment l’impression d’être timbrée, et d’avoir raté l’étape de la vie d’adulte où les émotions se posent et font (enfin) sens, et ça me rassure quand je rencontre des gens qui ont l’air d’avoir le même fonctionnement. Si c’est toi, voilà, je suis là, tu n’es pas seul·e, on est au moins deux.
La danse du désir et de la peur
Dans cette danse du désir et de la peur, voici ce que j’ai appris : il faut toujours s’écouter, continuer à affiner cette écoute, et ne pas prendre de décisions trop rapidement (sauf quand il faut, parce que c’est comme ça).
Par exemple, je suis ici en Equateur pour rendre visite à une de mes amies adorées, mais aussi pour monter un projet d’ateliers d’écriture, avec des femmes équatoriennes, sur le thème de l’avortement.
J’ai pris la décision très rapidement. Une discussion avec une ancienne cliente, le ressenti d’un enthousiasme immense, et hop, deux jours plus tard j’avais les billets pour venir.
Quand je pense à ce projet, il me réjouit énormément, en et même temps il me semble difficile à réaliser, encore un peu flou. Mais dès que je rencontre quelqu’un et que j’en parle, je m’anime, j’ai les yeux qui brillent, et non seulement j’y crois, mais je peux presque sentir le poids du livre dans mes mains, voir les femmes et les artistes réunies pour la soirée de célébration du projet, et j’ai hâte de commencer les ateliers.
C’est une danse habituelle : tout ce qu’on n’a jamais fait génère de l’inconfort, voire de la peur. La différence entre les choses qui aboutissent et celles qui n’aboutissent pas, que ce soit un projet de livre, une création d’activité, un déménagement, un voyage, une activité nouvelle… c’est un mélange de timing, de peur et de désir.
Je ne vais pas nier que les circonstances extérieures comptent : il y a des moments propices, des rencontres qui aident, et des moments où ça ne prend pas, où le contexte ne permet plus d’avancer. Mais ça, c’est ce sur quoi on n’a pas de prise.
Ce sur quoi on a prise, c’est d’écouter ce qui se passe et d’avancer avec ses désirs, sans ignorer la trouille, mais sans la laisser diriger le show.
La peur n’est pas (forcément) le signe que quelque chose ne va pas.
La peur est là pour nous protéger, mais selon nos expériences de vie, notre famille, notre éducation, etc, la peur peut devenir très présente, au point de se présenter au moindre pet de mouche, comme un parent anxieux qui ne te laisse pas respirer sans vérifier si tu fais pas une crise d’asthme.
La peur et l’inconfort sont des parties normales d’un projet nouveau, quel qu’il soit. On n’est pas égaux là dessus, il y a des personnes qui vont facilement rencontrer cette peur de l’inconnu et d’autres pas. Pour moi c’est un mix : j’ai un grand désir d’inconnu, de nouveauté, mais aussi une trouille quasi paralysante quand je me lance dans des choses nouvelles.
Plus que la peur, c’est le juge intérieur qui me joue des tours. Quand j’ai peur de faire quelque chose, je vais parfois me dire que je ne suis pas la bonne personne, que je ne suis pas à la hauteur, des doutes vont se présenter sur mon envie et ma légitimité. Ça peut prendre du temps et de la délicatesse de démêler les fils entre “je ne suis pas assez bien” et “j’ai peur parce que c’est nouveau”.
Ce que j’ai découvert c’est que personne n’est assez bien pour rien. On le devient en faisant, en se trompant, en essayant à nouveau, et en affinant. C’est un chemin qui se réinvente en route.
Mais il y a une chose à laquelle je peux revenir c’est : le désir. La fameuse question “Qu’est-ce que je veux, là, maintenant ?” ce n’est pas un oracle magique, mais une bonne porte d’entrée. Après c’est possible de se poser les questions de faisabilité, de moyens, d’obstacles, d’étapes, etc.
C’est un plan en 3 étapes que je te propose, quel que soit ton rêve du moment :
D’abord, rallier le désir.
Lui faire de la place, le laisser grandir. L’inconfort et la peur ne résistent pas à un désir bien nourri.
Ensuite prendre soin.
On a toutes nos bagages, nos traumas, nos zones de facilité et nos peurs plus grandes. Rallier son désir ça ne veut pas dire foncer à tout prix, se faire violence ou se flageller quand on n’y arrive pas tout de suite (ou même qu’on n’y arrive pas tout court). Apprendre à écouter ce qui se passe en soi à faire de la place à des émotions et des zones qu’on a passé des décennies à fuir, ça se fait en douceur. Et ça peut aussi demander un coup d’énergie et de dire stop à ce qui bloque. C’est toi qui sait. Mais avec soin.
Enfin, se relier.
Après des années à travailler dans le monde du développement personnel, j’ai envie de développement communautaire. Je veux des projets et des espaces où les uns sont au service du collectif, et le collectif au service du développement personnel. C’est ok de demander de l’aide, d’inclure les gens. C’est ok de vider son sac dans des oreilles amies, de laisser d’autres bras t’aimer quand les tiens ne te soutiennent plus, de retrouver ta valeur dans le miroir d’yeux qui te voient dans ta beauté et pas dans le bazar que tu entends dedans. C’est ok d’être ces oreilles, ces bras, ces yeux et cette présence pour d’autres, aussi.
Désirer. Prendre soin. Se relier.
Ce sont les verbes qui m’ont aidée, encore et encore, à traverser les zones d’inconfort et de turbulences.
Dans un prochain mail, je te parlerai du projet incroyable qu’on est en train de monter ici, en Equateur. D’ici là je te souhaite une douce et enivrante semaine.
Laure
PS : on se voit vendredi ?! j’aurais la tête incroyablement dans le c** du décalage horaire ça devrait être fun !
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