Bonjour à toi,
Dans ce message :
Les dernières infos pour notre challenge Écrire un Tout Petit Livre
Une proposition et un partage sur les conversations difficiles
Une liste de cadeau pour les amoureux des livres et des mots autour de toi
On est à une semaine du premier challenge de notre communauté ! Tu recevras le premier email pour “Ecrire un Tout Petit Livre” (je l’appellerai TPL de son petit nom) ce dimanche, guette ta boîte !
Et comme c’est le premier évènement de notre communauté, ça me ferait hyper plaisir si tu en profites pour ramener quelqu’un ici et le faire ensemble. Il suffit de lui envoyer cette Love Note ou ce lien :
En plus, vous pourrez vous motiver à deux !
Si tu n’as pas beaucoup de temps mais envie de te joindre à nous, j’ai prévu des propositions qui prennent très peu de temps, certains livres peuvent s’écrire en quelques minutes par jour, donc n’hésite pas à tenter l’aventure.
Je suis si curieuse des TPL qu’on va écrire !!
Un partage et une proposition pour avoir des conversations difficiles
Ces dernières années, j’ai développé sans m’en rendre compte une habitude : avoir des conversations difficiles. On pourrait aussi dire “mettre les pieds dans le plat”.
Ce que j’appelle une conversation difficile, c’est une conversation dans laquelle tu sens un enjeu : ne pas blesser l’autre, ou ne pas te blesser toi même, un sujet sur lequel tu anticipes que vous n’êtes pas d’accord, ou un vieux dossier familial ou amical ou amoureux que tout le monde a soigneusement laissé au fond d’un vieux placard en espérant qu’il disparaisse ou que tout le monde l’oublie. Des fois c’est juste reposer ses limites, ou dire non alors qu’on avait dit oui.
La conversation difficile a cette particularité : tu ressens une forme d’inconfort voire de danger à la lancer. Tu sens qu’elle pourrait rompre un équilibre existant qui ne te satisfait pas, mais en même temps tu crains d’empirer la situation en te jetant à l’eau.
J’ai eu des conversations difficiles sur beaucoup de sujets cette année : au boulot, j’ai été dire à ma responsable que je pensais qu’elle s’était trompée sur mon recrutement et que j’avais besoin d’aide pour mener à bien ma mission. J’ai mis mon coeur dans ma main en disant à un de mes amis les plus proches que mes sentiments pour lui avaient changé et que j’avais envie de plus. Puis j’ai pris le risque de mettre fin à cette relation en nommant mes limites et en parlant de mes peurs. J’ai aussi eu une auto-conversation difficile en reconnaissant que j’étais très triste et déçue d’avoir fermé mon entreprise.
Et plus récemment, j’ai eu une conversation avec mon père au sujet de l’argent, on y reviendra.
Je n’ai jamais regretté une conversation difficile…
Je remarque que je suis souvent celle qui lance les sujets délicats dans ce genre, et d’un côté c’est plus facile, parce que la conversation ne me surprend pas, j’ai le temps de bien ressentir et me préparer (au moins au début), et en même temps c’est courageux parce que ce sont des conversations qui n’auraient peut-être jamais lieu sans ça.
Grâce à ces conversations difficiles, je me sens très proche et en sécurité dans mes relations. Je sais que je vais me respecter et pouvoir dire ce qui se passe pour moi, et je suis curieuse et ouverte à ce que l’autre va me dire aussi.
Ce sont ces conversations difficiles qui m’ont permis de passer de relations “sympas” à des relations nourrissantes, belles et profondes. Pour moi, notre capacité à avoir des conversations difficiles est directement proportionnelle à notre niveau de connexion et d’intimité avec les autres et soi-même.
Ça va peut être sembler grandiose, mais ce sont ces conversations qui me font vivre dans un monde d’amour et de beauté. Je sais que plus on s’approche des gens et des choses, plus c’est difficile de ne pas aimer.
Si je n’ai pas regretté toutes mes dernières conversations difficiles, c’est aussi parce que j’ai développé une écoute et une curiosité pour moi qui mènent vers cette intimité plutôt que vers une aggravation du conflit.
… parce que j’y vais avant tout avec ouverture et vulnérabilité
Il y a des conversations et des sujets qui pourraient “tourner mal”. Les deux ingrédients qui font, d’après moi, que ces conversations me laissent toujours plus proche de moi et plus apaisée après qu’avant, c’est l’ouverture et la vulnérabilité.
Ça vient de deux choses :
J’écoute beaucoup ce qui se passe à l’intérieur, et si je sens qu’un sujet émerge, je lui fais de la place, je ne cherche pas à réprimer, mais j’essaie de lui ouvrir la porte avec curiosité
J’ai appris à ne pas fuir l’inconfort. Je sais que c’est ok d’avoir peur, de ne pas savoir exactement ou ça va, d’avoir le coeur qui bat etc, mais j’y vais quand même. Et si je sens que quelque chose n’est pas complètement juste, soit j’attends, soit je le nomme au début.
Je vais prendre l’exemple de cette conversation avec mon père parce que c’est parlant. Quelques éléments de contexte : c’est une conversation qui concerne une somme d’argent, qui a été empruntée en mon nom il y a très longtemps mais que j’ai finalement remboursé seule. C’était un montant qui pesait lourd sur mes revenus à ce moment là, mais c’est surtout le sentiment de trahison et d’abandon qui pesait lourd. Dès que j’ai fini de rembourser cette dette, j’ai fait un burnout, je pense dû surtout à la possibilité d’enfin vivre sans cette pression, et puis j’ai monté ma première boîte. Un bon dossier, donc.
Je ne vais pas te faire l’historique de la discussion, on s’en fout, l’idée c’est plus de partager les ingrédients pour que tu puisses toi aussi t’en inspirer pour tes propres dossiers :
J’ai pris le temps de laisser sortir et j’ai même fait une séance de coaching pour y voir plus clair. Ce sujet est un vieux dossier, je sentais qu’il restait chargé et que j’avais toujours de la rancoeur envers mes parents, alors j’ai pris soin de ça d’abord.
J’ai ressenti ce qui se jouait, et j’ai reconnu et fait de la place dedans. Ce qui s’est passé à l’époque c’est que je ressentais de l’injustice, de la trahison et de la colère, mais je n’avais pas osé laisser tout ça sortir. Les émotions étaient restées enfermées dedans. Du coup quand je parlais de ce sujet, je cherchais inconsciemment à ce qu’on me valide dans mes émotions, parce que je n’arrivais pas à les ressentir et à les valider moi-même. C’est souvent ce qui se passe quand tu boucles sur un sujet : tu cherches à l’extérieur ce que tu n’arrives pas à te laisser pleinement vivre.
Je n’ai pas sauté sur la conversation, j’ai pris le temps de voir si elle était nécessaire. Des fois ressentir et reconnaître pour soi, ça suffit à débloquer le sujet (et il peut même se passer des choses surprenantes par rebond). Tant que je ne me sentais pas prête à entendre sa réponse, que j’avais juste envie de balancer mes trucs, je n’y serais pas allée. Une conversation difficile, c’est pas un monologue d’accusation.
Et j’ai quand même saisi l’occasion qui se présentait, sans attendre le moment parfait. Le moment parfait n’existe pas, et le lendemain de ma séance de coaching, j’ai eu mon père au téléphone, le sujet est arrivé naturellement et j’ai décidé de saisir l’occasion. Je m’étais dit que j’attendrais de l’avoir en personne, de prendre le temps et finalement ça s’est fait comme ça et c’était très bien aussi.
J’ai nommé dès le début de la conversation que je sentais encore de la colère et que c’était possible que ça ne sorte pas comme je veux, mais que mon intention était d’avoir une conversation, pas d’accuser, donc si ça tournait à ça je reporterais la conversation.
J’ai parlé avec ma peur, en essayant d’être le plus juste avec mes ressentis, sans hésiter à faire des pauses ou à reformuler si je sentais quelque chose de pas juste
J’ai écouté, et questionné sa version et son ressenti à lui, parce que j’avais la place pour ça. Comme je le disais, ces conversations sont toujours l’occasion pour moi de mieux me connaître et m’accueillir, et ça me fait de la place pour connaître et accueillir l’autre aussi. Si je n’ai pas pris le temps de ressentir ce qui se passe chez moi, je n’ai pas la place pour le ressenti de l’autre et ça vire au “qui a raison qui a tort”, et ça c’est pas fertile du tout.
Je n’ai pas cherché de conclusion parfaite non plus. A un moment je devais partir, je l’ai dit, j’ai senti que notre conversation allait ouvrir des portes mais je ne sais pas encore lesquelles. Quelques jours plus tard, en replongeant à l’intérieur, j’ai constaté que le sujet n’avait plus du tout la même charge, je me sentais libre de ce dossier. Et en bonus, j’ai plus d’empathie aussi pour mon père, je comprends mieux son monde, qui n’est pas parfait, comme le mien ne l’est pas non plus.
Est-ce que ça te parle ? Est-ce qu’il y a une piste qui t’éclaire pour tes propres conversations difficiles ?
Pour finir en légèreté, une petite liste de cadeaux pour les amoureux des livres et des mots dans ta vie :
Je trouve que ces cahiers sont une merveille : papier doux (siiiii doux) et épais, ce sont mes nouveaux chouchous.
Mon stylo plume d’amour, depuis des années, et c’est toujours le plus incroyable des stylos. Moi qui aime changer souvent, lui c’est la stabilité, le phare dans la tempête de ma trousse idéale. Il est à un prix assez élevé, donc c’est un gros / beau cadeau, mais c’est un investissement que n’ai jamais regretté.
Les encres, les encres, les encres (Les liens c’est la boutique Perreyon près de Bellecour à Lyon, l’antre de perdition des amoureux du papier et des stylos).
Ce livre est un des meilleurs que j’ai lus cette année, avec celui-là (pour tout le monde) et celui là (pour tes potes qui aiment la poésie moderne et la télé réalité, ou aucun des deux et juste les bons livres).
Ça n’existe pas encore et c’est bien dommage, l’an prochain tu pourras leur offrir un abonnement aux Love Notes, pour les gens qui aiment les mots, le beau et plonger dans la fragilité flippante et délicieuse de la vie.
A toi : partage tes idées cadeaux ou tes meilleures conversations difficiles dans les commentaires.
Bonne semaine,
Laure