Jour 5 : Copier

Challenge : Nourrir ta relation à ton écriture

Aujourd’hui, un exercice à tiroir : une option en 5 minutes, et une option qui peut te prendre un peu plus de temps si tu en as envie.

On va continuer à explorer ton attention et ton goût, qui sont des éléments fondateurs de ta créativité et de ton écriture.

On a tendance à mépriser la copie, surtout quand on débute et qu’on a d’énormes fantasmes sur la créativité. On attend le génie qui descendra du ciel pour irradier nos cellules et synapses jusqu’à ce qu’un grand oeuvre nous sorte d’un orifice ou l’autre.

Spoiler : ça ne fonctionne pas comme ça.

Copier, c’est un des éléments qui peut le plus nourrir ta relation à ton art, et élargir ton horizon. Comme pour les collections, copier les personnes qui t’intéressent peut devenir ton propre cours d’écriture créative, sur mesure.

Je te donne un exemple précis avant de passer à l’exercice du jour : je chante depuis pas mal de temps, en chorale, mais depuis un an et demi, je chante aussi dans un groupe. Ma prof de chant m’a fait écouter et étudier des chanteuses que j’aime. Je n’avais jamais écouté comme ça : dans les détails, les nuances, les effets de voix, les ralentissements, le rythme, les dynamiques, etc etc. Une fois que j’ai commencé à écouter, je me suis rendue compte qu’il y avait une quantité énorme d’informations que je n’avais jamais entendues ou auxquelles je n’avais jamais prêté attention, même dans des chansons que j’ai écouté des centaines de fois (je suis du genre à mettre une chanson en boucle pendant des jours). Ma façon de chanter, et surtout de kiffer le chant a fait un bond instantané.

Je chantais depuis des années sans faire de progrès flagrant, ni me sentir plus à l’aise. Ecouter était la clé.

C’est pareil pour ton écriture. Si tu t’ennuies, que tu as l’impression de tourner en rond dans tes histoires ou dans tes types de personnages, de formulation, de vocabulaire, etc : tu ne manques pas de pratique, mais de nourriture. D’où notre exercice.

Prends un texte ou un livre que tu aimes. Ça peut être un poème court, ou bien deux paragraphes dans un livre ou un article. Ça n’a pas besoin d’être dans le style que tu écris, tu peux te surprendre.

Version 1 (courte) :

Recopie le texte à la main, puis lis le à haute voix, au moins deux fois (oui tu vas te sentir nouille, oui tu devrais le faire quand même).

Souligne les mots ou les phrases qui sont particulièrement vivantes pour toi.

Ne garde que cette phrase (ou ces phrases) et réécris le reste.

Version 2 (un poil plus longue) :

Recopie le texte à la main, puis lis le à haute voix, au moins deux fois (oui tu vas te sentir nouille, oui tu devrais le faire quand même).

Demande toi ce qui marche pour toi là dedans : qu’est-ce que tu aimes particulièrement, qu’est-ce qui fait que ce passage fonctionne ? Regarde le rythme, le vocabulaire employé, comment les émotions naissent en réponse à ce qui est écrit, comment les personnages sont décrits, la ponctuation, les temps. Tu n’es pas obligée de tout regarder, tu peux choisir uniquement un ou deux points. Ce qui compte c’est de rentrer en intimité avec le texte. Ne t’attends pas à des miracles, fais juste un pas de plus vers le texte que ce que tu ne ferais si tu le lisais sur la plage.

Souligne les mots ou les phrases qui sont particulièrement vivantes pour toi.

Ne garde que cette phrase (ou ces phrases) et réécris le reste.

Le livre de référence sur ce sujet