Bonjour trépidante trilobite,
On commence par quelques news, et puis une newsletter plutôt dense. Prends toi un bon thé, un plaid, et passons un moment doux ensemble. We’re back, baby!
News et futurs ateliers :
Le cercle des écrivainesest complet! Merci pour tous les retours et l’enthousiasme que vous avez partagé. J’ai pas pu répondre aux demandes qui sont arrivées le plus tard, mais je ne vous ai pas oubliées : je suis en train de créer un tout nouveau programme qui va s’appeler Écrire un petit livre. Je t’en dis plus bientôt 🤩Très prochainement aussi (le teasiiiiiiing) : deux nouveaux cercles de coaching vont ouvrir pour un petit groupe (8 personnes chaque). Je suis en feu, ça va être trop bien. Ça s’appelle Le cercle des meufs qui osent, et Le cercle de l’entre-deux 🔥🔥🔥
J’interviens en tant que coach dans l’Apprentissage Méta, une formation trop trop cool pour te reconnecter à toi par le vêtement. J’y serai 4 jours en présentiel, pour entraîner les participant·es à développer leur espace intérieur et faire grandir l’amour pour soi.
Good news: les Love Notes reprennent (yaaaaaay) attends toi à en recevoir à peu près toutes les semaines à partir de maintenant
Hier soir j’ai pleuré deux fois. Vu l’actualité, il pourrait y avoir de multiples raisons de pleurer de désespoir, de rage. Mais hier, j’ai pleuré de beauté : en regardant un jeune garçon et une jeune fille danser ensemble, puis en écoutant une version de la chanson Little Blue (je mets les vidéos à la fin de cette Love Note).
Le beau, c’est comme l’amour, ça ne “sert” à rien. C’est un espace de paradoxes qui s’embrassent : c’est inutile et indispensable, c’est vivant et immortel, fragile et d’une puissance à te dresser les poils.
Mais quand j’avais senti des élans artistiques en moi, je m’étais beaucoup freinée parce que je ne les trouvais pas prioritaires par rapport au reste de la vie.
Pourquoi passer du temps à écrire des poèmes moyens ou faire de la musique en amateur alors que je pourrais :
Laisser ça à celles et ceux qui savent faire
Travailler sur quelque chose de professionnel
Et les fois où j’ai laissé un peu libre court à ces élans, c’était difficile de résister à la tentation de les minimiser, de les faire passer en dernier, ou de les justifier.
Pour quoi faire ?
Une de mes amies qui est scénariste m’a dit un jour « Au moins si le monde s’effondre, on est sûres qu’il y aura besoin de gens comme nous. On aura encore plus besoin de personnes qui peuvent tisser des histoires ».
Dans les commentaires d’un blog, une femme partageait son expérience de tenir une tente d’art dans un camp de personnes déplacées à Haïti, d’envoyer les jeunes qui y participaient chercher le dur, mais aussi le beau autour d’eux, au milieu de la destruction.
J’ai constaté comme dans mon système de valeurs (je soupçonne que je suis pas seule dans ce cas), créer c’est à la fois merveilleux, fantastique, indispensable et en même temps… pas du vrai travail, donc moins important.
Pourtant cette année, j’ai fait un choix audacieux (lire : j’ai flippé ma race) : j’ai mis en pause mon « vrai » travail. Quelque chose ne tournait plus dans ce que je faisais. J’avais besoin d’un temps de recul, je ne savais ni combien de temps ça allait durer, ni ce que j’allais trouver de l’autre côté.
Et une des premières choses que j’ai trouvées, c’est cette attraction pour le beau, le sensible. Le goût des mots, de la poésie, de la musique.
J’ai recommencé à écrire non pas pour coacher ou convaincre mais pour me connecter avec moi-même, pour transmettre la beauté, la force, le bordel d’un moment.
Ecrire pour mieux écouter, aussi, pour être vraie.
Dé-domestiquer nos élans
C’est un genre de courage particulier qu’il faut pour oser s’écouter et s’exprimer. Pour mettre la beauté et l’amour au coeur de sa vie. Sur le papier on a tous·tes envie de le faire, mais dans la réalité, nos élans intérieurs sont souvent tellement domestiqués qu’on n’arrive même plus à les entendre. Ce n’est pas vrai que dans notre vie artistique ou créative, évidemment. Cet affadissement presque invisible peut toucher tous les aspects de la vie.
Pendant des années, j’avais presque complètement cessé de lire des romans. Je me disais que c’était des distractions, des étalages d’égo plus ou moins bien tournés.
J’avais perdu contact avec une partie de la sensibilité, la vulnérabilité totale de l’humain. Je voulais des réponses, des solutions, de l’action. Et j’ai trouvé du silence, de la solitude, des surprises aussi.
J’ai repris goût aux mots, mon amour de jeunesse. J’ai lu des phrases qui m’ont bouleversées comme :
« Il n’y a qu’à
Me pencher sur le précipice de ton absence
J’ai trouvé le secret
De t’aimer
Toujours pour la première fois »
A. Breton
Ou
« Elles vivent dans un songe las, solitaires
comme la lune, ayant choisi, parmi les terres,
Celles où meurent le mieux les âmes solitaires »
R. Vivien
C’est très facile de perdre le goût d’être humain. De chercher à le fuir parce que franchement, ya des moments très inconfortables.
Cette délicatesse d’être, ce courage de rester avec ce qui est vrai dans l’instant, de se laisser toucher sans réagir, compenser ou jeter à la figure du monde tout ce qu’il ne fait pas comme il faut.
C’est toute cette palette qui nous est donnée d’être en vie.
Le cadeau de ma pause professionnelle, c’est la redécouverte de ce truc insaisissable et intime dont on a tous besoin, et qui ne sert à rien.
Se poser, oser, créer.
Ce sera les trois étoiles qui guident ce que je vais proposer cette année.
J’ai hâte.
Et pour finir, un poème balbutiant que j’ai écrit, et les deux vidéos promises.
A toi : partage en commentaires ce qui te touche, te parle, ou tout simplement un lien vers ce que tu as rencontré de beau cette semaine.
Bonne semaine,
Laure
Quand je suis née, il n’y avait pas de nom pour ce que j’étais
Le livre Circé de Madeline Miller commence par cette phrase somptueuse, et j’ai écrit un poème en partant de là.
Quand tu es né·e,
il n’y avait pas de nom pour ce que tu étais.
Aucun nom ne peut contenir la beauté brutale et singulière de tes traits
Qui s’arrondissent
S’affermissent
Puis s’affaissent
Se passant ton avis.
Aucun nom ne suffit à dire la grâce de ton sourire
L’opéra de ta voix
La douleur perçante de ton désespoir
La folie virevoltante de ton amour.
Quand tu es née,
Il n’y avait pas de nom pour ce que tu étais
Comment appelle-t-on une étoile
Qui choisit de se détrôner
Pour venir se regarder d’en bas.
Quand tu es née, il n’y avait pas de nom.
Il n’y en a toujours pas.
Bonus : les vidéos pour pleurer
Tout à fait d'accord avec Alexandra, ça fait du bien de te relire ! Surtout ce vendredi, veille d'un WE automnal qui incite à une seule chose : se cocooner ! Tu as raison, on se focalise beaucoup sur les choses utiles et à faire, et on en oublie la petite lumière créatrice qui se manifeste parfois, mais qui ne reçoit pas toujours l'attention qu'elle mérite.
Mon truc à moi pour trouver le beau, ce sont les podcasts et cette semaine j'ai découvert une série sur le thème "comment peut-on vaincre la haine qui s'immisce un peu partout". Grâce à des histoires de la vie quotidienne, on apprends comment les gens ont réussi à vaincre ce sentiment destructeur. C'est touchant, positif, intelligent et instructif. C'est en allemand, dispo sur le site NDR pour les germanophones ☺️ ! Voilà, merci encore pour tes partages, la vidéo de danse est magnifique !
Moi aussi j'ai kiffé little blue. C'est tellement beau et réconfortant cette chanson!!!
Donc ça c'est une de mes dernières découvertes.
Le peintre Stéphane Blanchard je kiff!!! J'adore la couleur, la lumière et aussi Sandrot. Je mets les liens en dessous:
https://fr.s-blanchard.com/private-exhibition-2
https://www.sandrot.com/les-editions-de-sandrot/
j'ai pas retrouvé mais le tableau du colibri waoooouuuhhhh!!!!