📖 TPL Jour 3 : Avancer

Dans le ventre mou de la bête

Bonjour Saisissante Merveille,

Dans ce message :

• Un éclairage sur l’inconfort et la vie

• Un exercice pour continuer, même si tu ne prends que 5 ou 10 minutes aujourd’hui, ne lâche pas

Aujourd’hui, on entre dans le moment où ça peut être tentant de lâcher l’affaire, se noyer dans un verre d’eau ou d’avoir l’impression qu’on ne voit pas la fin.

Au milieu d’un projet, même court comme notre TPL, il y a ce moment clé où ça devient tentant de lâcher l’affaire, souvent vers le milieu : on a comme par hasard pas le temps de s’y mettre aujourd’hui, et les éléments semblent conspirer pour ne pas nous donner une seule minute à nous, et ça nous donne une excuse pour pas le faire demain non plus, ou alors on se dit que c’est trop, c’est pas possible, ou bien on s’ennuie, finalement ce projet, bof, on n’a plus si envie, c’est pas si grave, on négocie avec son envie, avec son désir, on se fait croire qu’on ne le ressent plus ou qu’on ne sait plus. On retourne dans le passé trouver des preuves de tous les projets qu’on a laissé tomber, ou on file dans le futur et on se dit que c’est cucul, ce Tout Petit Livre, il va plaire à personne.

Dans l’instant, ça semble vrai, mais si tu écoutes ton corps avec un peu plus de finesse, tu vas sentir une contraction, plus ou moins forte. Cette contraction, c’est le signe que des protections se sont activées. Des protections pour quoi ?

Pour te protéger de l’inconfort de faire quelque chose de “risqué”. Ces protections ne sont pas méchantes, elles sont juste là parce que c’était leur job de te protéger jusque là : de l’échec, de la honte, du jugement des autres, de blessures, de toutes les émotions désagréables et de l’incertitude. Au bout du bout, elles sont là pour te protéger du risque de vivre ta vie.

C’est elles qui sont à l’oeuvre quand tu as des réactions automatiques, que tu t’accroches à une version de toi ou de la réalité : “non mais moi je suis pas capable de faire ça” “c’est toujours pareil avec les projets, je les termine pas”, etc.

Pour t’éviter de l’inconfort, elles vont tisser des histoires sur mesure, pour que tu y croies, et que dans l’instant, tu laisses tomber ce qui est trop intime, trop proche de toi. Ce qui est vraiment toi, en fait. Tu peux laisser tomber (en gros) de deux façons :

• En coupant ta sensibilité et en fonçant tête baissée en mode “non mais je m’en fous des autres, et je suis une warrior”

• En t’écrasant face à la vie, et en abandonnant les choses qui te tiennent à coeur

Je consacrerai une série d’articles à ça, mais pour le moment on peut se contenter de deux choses :

1. Tu peux choisir de continuer ton TPL ET d’écouter ce qui se passe. Quand tu ressens cette contraction, félicitations : tu viens de rencontrer tes protections et tu as une occasion de faire un choix nouveau. Ecouter ET agir. Ressentir ET avancer.

2. L’inconfort est ton ami, pas ton ennemi. Ça peut même devenir un indicateur. Dans mon atelier d’écriture, il m’arrive de lire des textes que j’ai écrit et d’avoir le coeur qui bat à fond, la trouille au ventre : c’est souvent mes meilleurs textes. C’est parce que je me suis vraiment dévoilée que je ressens l’inconfort de partager. Et je sais à ce moment là que j’ai du bon matos.

Exercice du jour : écouter et créer

“Quand ton but est de faire attention seulement à ce que tu fais en ce moment, alors dès que tu le fais, tu es déjà en train d’atteindre ton but à chaque instant”

Sterner, Thomas M. The Practicing Mind

L’exercice d’aujourd’hui est très simple : tu vas décider d’un temps à consacrer à ton TPL aujourd’hui, ça peut être 10 minutes, 5 minutes, peu importe.

Puis tu vas décider à quel moment de la journée tu vas trouver ce temps. Et pendant ce temps, tu vas écouter ce qui se passe en toi ET écrire. Tu peux utiliser le corps comme ancrage : te concentrer sur la sensation des touches d’ordinateur, du stylo sur la feuille.

Aujourd’hui, tu joues à la moine bouddhiste écrivaine : ton écriture est ta pratique, sacrée, sans autre but que d’être là.

Si de l’inconfort ou des pensées surgissent et te perturbent, tu continues à écrire et à ressentir en même temps. Ton temps d’écriture aujourd’hui est une offrande au moment présent.

Peut-être qu’après les 5 premières minutes, tu auras le goût de trouver 5 autres minutes dans la journée pour avancer, pour jouer à nouveau. Peut-être pas, ça n’a pas d’importance.

Ce qui est important, c’est que tu continues à écrire et à avancer, mais en écoutant et en découvrant ce qui se passe en toi. Ça n’a l’air de rien mais cet exercice a le pouvoir de donner beaucoup plus de profondeur à ta vie et à ton art. C’est très puissant d’entrer dans cet espace.

A toi : partage ton objectif du jour et quand tu comptes le réaliser. Si tu as envie de partager comment l’écriture de moine bouddhiste s’est passée, vas-y aussi !

À demain !

Laure