Bonjour !
Si tu es comme moi, plus proche de l’état de liquide que d’être humain, je te souhaite une délicieuse semaine quand même, qu’elle soit pleine de courants d’air efficaces, de petits brumisateurs manuels et de grandes étendues d’eau pour s’y plonger.
Cet après-midi, sous la brise raffraîchissante de mon ventilateur, j’ai passé 5 heures à expérimenter pour un projet de zine sur les secrets (si je ne t’ai pas encore harcelée expliqué : les zines sont comme de petits magazines, en général faits main, avec les moyens du bord, et ils peuvent être très courts ou très dodus, et concerner n’importe quel sujet qui passionne la / les créateurices). Une petite recherche « zine » sur instagram te donnera un bon aperçu de la variété de production et de sujets (mon favori du moment : un zine sur les aisselles. J’avais dit tous sujets).
Honnêtement, il ne ressort pas énormément de choses de ces heures. J’ai fait un peu de recherches, j’ai regardé des photos et feuilleté mes livres à la recherche de ce qui pouvait se rapporter à la thématique.
J’ai copié et reproduit des styles d’illustration, de mises en pages et de textes qui me plaisent.
J’ai bataillé avec le papier pour qu’il se plie correctement, puis découvert que du papier épais plié en deux et assemblé en livre, ça fait des feuilles qui dépassent de plus en plus et c’est pas super beau. J’ai fait des essais avec mon imprimante pour voir comment reproduire un petit zine bicolore que j’ai fait, et si la qualité était acceptable (la réponse est : bof). J’ai aussi tenté à trois reprises de photocopier mon écran de téléphone pour choper une image qui m’intéressait. Ça a échoué trois fois mais au moins je suis certaine que ma cartouche d’encre noire ne va pas dépasser sa date de péremption…
A un moment j’ai levé le nez, ma table était couverte de débris de papiers, photos, dessins, de bouts de scotch enroulés sur eux-mêmes, j’avais des morceaux de patafix sous les coudes et trois stylos feutres ouverts menaçant dangereusement de baver sur mes derniers essais tout beaux. A ma droite un verre à moitié plein d’eau pétillante avait condensé sur les feuilles les plus proches pour se venger de l’oubli. Ça faisait 3 heures non-stop que j’y étais.
J’étais au paradis.
Il y a très très très longtemps que je n’avais pas perdu la notion du temps comme ça. Au point de ne pas checker si j’ai des messages, de ne pas scroller en mode mytho-recherche sur les réseaux au lieu de créer. A un moment j’ai mis de la musique, ça me distrayait trop alors je l’ai coupée.
Je répète : si tu crois que cet état de flow a permis une création à la hauteur de la concentration mobilisée, je vais te décevoir terriblement. J’ai produit un vague plan et découvert pas mal de trucs qui ne marchent pas. Mais cet état de concentration était délicieux.
Ce qui m’amène au sujet d’aujourd’hui : qu’est-ce qui se passe si on devient attentive à ce qui nous fait plonger et faire, plutôt qu’aux noms cools avec lesquels on aimerait pouvoir se draper pour rassurer nos gros egos ? (Je sais pas comment est le tien, mais le mien a deux tubes qu’il aime jouer en boucle : « Pourquoi t’es pas encore Beyoncé ? » et « Vas-y comment t’es trop forte, t’es un génie je pense. LOL. » car mon égo est également une ado de 12 ans des années 2000).
Pour revenir à nos moutons philosophiques, allons traîner en compagnie de l’artiste Austin Kleon, qui dans une interview avec Debbie Millman (l’incroyable podcast en anglais Design Matters), parle des gens qui veulent souvent revendiquer un titre mais rarement se cogner le travail qui va derrière. C’est cool de dire « je suis poétesse », ou « je suis céramiste » ou encore « je suis autrice », sauf que ça fout une pression de maboule et qu’en plus ça t’enferme dans une case. Au contraire c’est beaucoup plus chill de faire les choses sans essayer d’être ou de ne pas être (ouais j’ai des références à base de Shakespeare) quelque chose de particulier. Si tu as envie d’écrire : écris. Si tu as envie de dessiner : dessine. Si tu as envie de t’améliorer dans un de ces domaines : persévère et continue.
Job titles aren’t really for you, they’re for others. Let other people worry about them. (…) Forget the nouns altogether. Do the verbs.
Les noms de profession ne sont pas vraiment pour toi, ils sont pour les autres. Laisse les autres s’en inquiéter. (…) Laisse tomber les noms. Fais les verbes.
Austin Kleon, Keep Going
Et oui, j’ai dit dans un article précédent que pour se mettre en action, il faut parfois changer d’identité, se dire « je suis le genre de personne qui … ». Les deux sont vrais ensemble, ce qui compte c’est que tu trouves la porte qui te permet de passer à l’action. Par moment on a besoin de « jouer » une identité pour s’aider à s’y mettre. Par moments ça fait du bien d’oublier ça et de juste aller jouer avec ce qui nous appelle.
Je ne sais pas ce que vont devenir ces zines que je passe des dizaines d’heures à explorer et tenter de fabriquer. Ils ne rentrent nulle part dans l’idée que je me faisais de ce que j’allais explorer créativement (c’est-à-dire la poésie, et éventuellement un peu de comédie romantique).
Mais ils sont là, ils m’obsèdent, et surtout : ils me font passer à l’action. 3 heures + 2h30 de mon dimanche à découper, coller, écrire, décalquer, photocopier mon téléphone sans succès, changer de stratégie, chercher comment créer des applats de couleurs sans gouache mais avec un effet peinture… c’est 5h30 de qualité, avec le même goût que jouer aux legos quand j’étais gosse.
Bien sûr, j’ai l’idée de faire des zines poétiques, et même d’utiliser ce format pour aller explorer le type de poésie que je veux écrire et performer.
Mais pour le moment ce sont eux qui m’utilisent, et j’adore cette sensation.
La semaine en ❤️
💔 J’aimerais être une meuf secure en toutes circonstances, libre et sûre d’elle (parfois c’est le cas), mais je peux aussi me faire rattraper par des insécurités et des trouilles qui me brouillent la vue et me font partir dans des débats inutiles et douloureux. J’essaie d’être plus tolérante avec moi quand ça arrive, et ça marche un peu.
❤️❤️❤️ M’écouter et aller chez le médecin pour vérifier si mon poignet n’avait pas morflé d’une grosse chute de vélo. D’habitude je suis team « on serre les dents on y va », donc je me félicite d’avoir pris la voie du repos
❤️❤️ Les siestes
❤️❤️❤️ Une semaine avec mon amoureux à la maison
5 trucs à truquer : pour faire du sport
Beaucoup de mes refs sont en anglais, mais les vidéos youtube sont sans parole, on peut les suivre même si on ne parle pas.
🏋️♀️ L’appli de muscu Stronger by the Day. Une appli pour les meufs qui veulent se sentir fortes, par une meuf badass. J’adore ! C’est littéralement la raison pour laquelle j’ai réussi à me mettre à aller régulièrement à la salle et à retrouver une sensation de force hyper agréable. Si ça vous intéresse de vous y mettre, j’ai des codes pour avoir un mois à 1$ et tester sans risque, écrivez-moi je vous envoie le code
🧘♀️ Pour du mouvement plus lent, orienté souplesse + mobilité, ma chouchoue c’est Julia (également abonnée au club des meufs badass, on aime) : https://youtube.com/@julia.reppel?si=_UgHfICi30AgxQIk
💪 Quand j’ai voulu me remettre au sport, j’ai utilisé deux choses très différentes : les cours de Pilates de Nicole https://youtube.com/@movewithnicole?si=5vYlx70XcmYC1ecB (en anglais) et les programmes Move Your Fit pour faire du sport (très orienté HIIT donc court et suant). Le facteur gênant est extrême, on est à deux doigts des justaucorps à paillettes et de la motivation à l’américaine, mais les cours sont funs.
🥩 Ceci n’est pas un avis médical mais un partage que je fais à toutes les meufs que je rencontre et qui ont le malheur de me parler sport ou bouffe depuis que je me suis pétée la cheville : j’ai découvert que j’avais manqué de protéines depuis très longtemps, et je soupçonne que c’est le cas de beaucoup de meufs. A partir du moment où j’ai réincorporé des protéines et regardé de plus près mon apport par jour (il fallait vraiment une GROSSE quantité, surtout au début de la fracture pour pas perdre trop de muscle), j’ai halluciné des effets : disparition des fringales, pas d’envies de sucré qui ravage tout sur son passage à 16h, et une sensation de donner à mon corps ce qui lui convient et qui le nourrit vraiment. Donc voilà, si ça te parle, teste, ou pose moi des questions auxquelles je répondrai à partir de mon expérience, il y a d’autres gens qui maîtrisent le côté scientifique.
Très belle semaine à toi, je te souhaite de plonger dans les choses qui t’attirent et qui te donnent envie de t’y mettre (pas besoin d’y passer 5 heures, 10-15 minutes c’est déjà le feu)
Laure