Un voyage inattendu et un projet sublime
Ou comment la lose peut se transformer en grâce à tout instant
Bonjour Homard Hypocondriaque,
En quelques mots :
🛫 Je pars en Équateur ! Je te partage comment je suis passée de “je suis nulle et paumée” à “j’ai trouvé un projet qui fait palpiter mon coeur”
📻 Podcast Money Talk : écoute l’interview que j’ai faite avec la copine Fabienne Dupuij au sujet de mon année sans shopping
💖 Les Love Notes vont avoir une version payante pour les Wonder Lovers et les Soooo Amazing Lovers (je sais j’ai un don pour les noms haha) : je t’en dis plus
Wonder Lovers : tu vas pouvoir apprécier les Love Notes d’une nouvelle façon !
La semaine prochaine, j’ouvre deux nouvelles façons de profiter des Love Notes :
Les Wonder Lovers :
Ecrire deux livres cette année, ça te dirait ? On va se faire deux intensifs de 8 semaines, par post et audio / vidéo pour écrire des petits livres ensemble. Tu seras guidée de A à Z et en suivant les étapes, tu auras le plaisir immense d’avoir exploré au-delà de ce que tu connais et qui est confortable, et d’avoir fini deux projets d’écriture en entier ! Le premier intensif commence en avril : écrire un petit livre d’images et de mots
(le suivant sera à l’automne : écrire un petit livre d’amour, et on aura l’intensif bonus de Noël : écrire un livre à offrir, sur seulement deux semaines et ouvert à toute·s)
Des ateliers de création tous les mois, sur l’heure du déjeuner : pas de temps pour être artiste ? Pas de problème : en 30 minutes tu auras un exercice cadré pour explorer une partie de ton écriture ou de ton processus créatif (et les replays pour replonger dedans),
Feedback et réponses personnalisés : après chaque atelier de création, je resterai 30 minutes pour des questions réponses en live, c’est l’occasion d’avoir un retour ou de débloquer un point sur ton projet.
Les Sooooo Amazing Lovers :
Tu as tous les avantages des Wonder Lovers et en plus :
Des vidéos et audios surprises, en bonus de certains contenus, comme cette vidéo pour le post d’aujourd’hui (c’est la première, elle est accessible pour tout le monde)
Ça soutient mon travail, et ça te vaut la gratitude éternelle pour toi et les gens que tu aimes pendant 10 générations (au moins)
Merci d’être là dans tous les cas, de m’écrire, de commenter, de partager. Quel que soit ton choix et tes ressources pour t’abonner, je continuerai à créer une newsletter riche et stimulante pour toutes les personnes qui sont là.
Le fait d’ouvrir des abonnements payants me permet de rêver à des contenus et des propositions plus approfondies que j’ai envie d’offrir et pour lesquelles c’est important pour moi d’être payée et d’avoir les ressources nécessaires.
En route pour l’Équateur ! Euh… wait, what ?
Il s’est passé… pas mal de choses depuis la semaine passée 😅. J’ai même un peu de mal à savoir par quel bout prendre les choses pour te raconter.
Le début de tout ça, c’est le printemps dernier : pour la première fois depuis des mois de jachère, je sens un élan : écrire et accompagner l’écriture de récits et livres. C’est tout frais, tout flou, et puis rapidement il y a un projet qui me tire par la manche : aller à la rencontre de femmes en prison, en foyer, des femmes ayant un parcours et des expériences de vie particulières, et accompagner l’écriture de leurs histoires avec leurs mots et leur voix.
A ce moment là j’ai envie mais aussi l’impression que je n’ai pas assez de bagage ou de légitimité sur la partie écriture pour mener ce projet à bien. Un appel et beaucoup de doutes, donc. Et à chaque fois que j’en parle à quelqu’un, je sens la force et la possibilité, mais je me laisse happer par la construction d’un plan raisonnable : commencer par développer les ateliers de petits livres à Marseille, Lyon et en ligne, puis peut-être trouver un job alimentaire pendant ce temps là, et enfin, quand j’aurai suffisamment de bouteille et de fonds, proposer ces ateliers. Et puis j’ai pas envie de faire ça toute seule. Après 10 ans à bosser majoritairement seule, j’ai envie de créer avec un collectif.
Une première amie me dit “si c’est ça qui te fait envie, tu devrais commencer par là”. Et je ne l’écoute pas.
A Noël, je revois ma copine Andrea et son mari qui vivent en Equateur, ils me disent “si tu as envie, tu devrais commencer par là.” Non seulement ça mais ils sont tous les deux ultra-enthousiastes, ils ont des propositions très concrètes pour lancer ça… là-bas, à Quito. L’élan grandit, et le projet me semble à la fois fou et possible (un combo vraiment délicieux)…
Puis je rentre et je laisse un peu retomber l’élan.
Ça me paraît trop fou, trop incroyable, je me dit que ça ne pourra pas exister, que j’ai pas les compétences pour monter un projet d’une telle envergure, et je laisse le truc dans le coin “projets trop bien mais pas possibles” en retournant à mon plan bien carré (on commence à sentir un thème récurrent dans cette affaire).
La vie est plus têtue que moi
Heureusement la vie ne lâche pas l’affaire comme ça, et lundi dernier, je papote avec une ancienne cliente qui me dit grosso modo “Mais je comprends pas, tu dis que tu veux voir où la vie t’emmène, et suivre son flux, et là t’as un tapis rouge pour partir en Equateur mais toi tu restes là à attendre on-sait-pas-trop-quoi à Marseille ? Pourquoi t’es pas déjà dans un avion ?”. Elle dit ça très gentiment, avec un étonnement sincère.
Enfin, je prends le temps de me demander de quoi j’ai vraiment envie, au-delà de possible / pas possible / fou / raisonnable / bien / pas bien. Je regarde avant les jugements, où se trouve l’info la plus brute. Ça vient très vite : je veux y aller.
Si tu lis cette histoire tu es peut-être agacée / touchée par ce refus répété de voir l’opportunité parfaitement alignée et d’oser y aller (c’est normal je l’ai écrit pour ça). Mais jusqu’à ce point, ce n’était pas possible pour moi de toucher cet espace de possibilité et de désir : il était trop encombré de jugements et de doutes. Ces 18 derniers mois, depuis ma décision de fermer les Aventurières, ont été très challengeants émotionnellement et mentalement. J’ai traversé des zones d’estime de moi très basses, et visité les bas-fonds de “je suis nulle, je sais rien faire de toutes façons”. Je me disais même que le projet méritait sans doute quelqu’un de mieux que moi pour le réaliser. Dans cet état intérieur délicieux, c’est pas facile d’accéder à l’information brute, de savoir ce que je veux. Il faut d’abord accueillir et me redresser par rapport au bordel qui s’est mis dessus.
Je partage ça non pas pour t’activer la glande lacrymale, mais parce que je sais à quel point c’est facile de lire les écrits de quelqu’un et de se faire une fausse idée sur ce que la personne vit ou traverse. Internet appuie beaucoup sur cette capacité qu’on a d’inventer des vies aux autres, de préférence en les comparant à la sienne pour se confirmer qu’on n’est pas assez, ou trop. On fait déjà ça avec nos proches, alors avec des inconnu·es en ligne, c’est encore plus facile. Là je partage un projet trop chouette et mon élan qui est revenu et ce serait facile de te comparer et de dire “non mais Laure elle est incroyable, elle a des projets fous moi je galère et je change rien”. Peut-être que ça te donne envie d’écouter plus finement tes élans et c’est trop bien, mais je ne veux pas que tu crois que tout ce chemin c’est des pétales de pâquerettes et des révélations matinales, entourée d’un halo rosé de lumière matinale sur fond de chant des oiseaux (en plus chez moi les oiseaux c’est des gabians, donc c’est plus ambiance Hitchcock que Blanche-Neige).
Tu n’es pas coincée là
Je te raconte aussi tout ça pour se rappeler que tout peut changer en un instant. Dans les moments de doutes, le pire, c’est de croire l’histoire que ça va durer toujours. Que ce qui est là dans l’instant, ça va devenir le nouveau paysage moisi de notre vie. Ce n’est pas le cas.
Lundi dernier, en un clin d’oeil, suite à cette conversation et à un temps d’échange avec une personne qui m’accompagne côté spiritualité / non-dualité, j’ai fini par me reconnecter avec cet espace de possibilité et d’envie.
Dans cet espace, la question de la légitimité n’a aucune importance, la seule info qui compte c’est : est-ce que j’en ai envie. La réussite n’a pas d’importance parce que c’est le pas qu’on est en train de faire qui est le seul qui existe. De cet espace, j’ai senti très clairement : je veux aller en Equateur, monter ce projet pilote d’écriture sur l’avortement auprès de femmes qui se sentent prêtes à partager leur histoire (l’avortement est interdit en Equateur, sauf en cas de viol).
Deux jours plus tard, j’avais calé avec mon amie, pris mes billets, et je pars début mars, pour presque 3 semaines, rencontrer les acteurs sur place et voir ce qui est possible, ce qui doit se passer pour faire avancer ce projet, et comment il pourrait voir le jour concrètement.
Je n’ai aucune idée de ce qui va advenir, je vais prendre le temps de sentir, de là-bas, quelles actions je dois entreprendre et ce qui est juste. Parce que ma tête fonctionne comme ça, j’ai déjà un plan de ce à quoi ça pourrait ressembler, et comment j’ai envie de développer ces résidences et le nom des copines que je voudrais voir diriger les futurs projets etc. Mais je sais aussi que j’aurais les infos au fur et à mesure, et c’est bien comme ça.
A partir du moment où j’ai pris ces décisions, j’ai pu observer que dans la semaine, je me suis sentie beaucoup plus calme et douce, mais aussi très efficace. Je travaillais quelques heures par jour et tout s’alignait. Je respectais mon rythme et j’avais de l’énergie. Une nuit j’ai dormi 13h, et une autre je me suis réveillée à 6h avec un texte et des idées prêtes à poser.
Je vois deux choses clés et en apparence contradictoires qui ont permis à ce projet d’émerger :
Je me suis laissée du temps à douter et à loser, en respectant mon fonctionnement. C’était pas facile, de fermer mon entreprise de coaching sans savoir ce que j’allais faire derrière. J’avais la sensation de couper les fils de mon propre parachute en plein vol. C’était juste mais c’était dur. Je me suis sentie vide, anxieuse, inintéressante, et molle à plein de moments. J’ai fait de la place à ce vide, mais j’ai aussi pris des jobs quand ça me semblait pertinent ou que j’avais pas envie de tourner en rond, je suis partie en voyage (où j’ai rencontré mon amoureux 🥰🥰🥰 donc clairement meilleure décision de 2023), j’ai pris une mission de conseil (et j’ai souffeeeeeeert), j’ai tenté des trucs avec l’écriture et l’accompagnement même quand c’était flou.
J’ai continué à me faire accompagner et à aller questionner cet état de “mollesse” que je percevais. En même temps que je faisais de la place, je restais aussi en questionnement pour voir si j’étais pas en train de m’auto-apitoyer et de me maintenir dans un état de petite chose faible et dépendante. C’est pas confortable comme questionnement, parce qu’il y a pas de bonne réponse à ça. C’est complètement normal et ok de traverser des phases d’intériorité, de faible énergie, de questionnements et de vide, et ça peut aussi être un genre de piège dans lequel on moisit. Idem pour les états de grande motivation, d’énergie sans fin et de créativité décuplée. Ça peut être super, et ça peut être une fuite. Et in fine, on vit ce qu’on a à vivre. Il n’y a pas d’étape superflue, même si ça peut sembler long et chiant par moments. On a parfois besoin que ça devienne vraiment chiant pour changer de cap.
Dans les prochains posts, je te partagerai les infos sur ce projet, le voyage, et notre premier intensif ensemble d’avril : Écrire un Tout Petit Livre (TPL) d’images et de mots.
Comme toujours, j’adore lire les commentaires, n’hésite pas à me partager tes retours et ce qui résonne pour toi dans ce post.
Bonne semaine,
Laure
Olala Laure ça fait plaisir de te lire et de découvrir que tu avais créé cet espace après les Aventurieres, je ne savais pas !
C’est génial ce projet, j’ai l’impression qu’il fait sens avec une sorte de fil rouge que tu tire depuis un certain temps : donner la parole aux femmes.
Merci de nous partager les étapes du processus que tu as vécu. Je trouve que c’est tellement plus facile d’en parler et d’accepter a posteriori les moments difficiles une fois qu’on les a passées. Et de les regarder avec plus de compassion et d’amour en réalisant qu’ils étaient nécessaires…
Une pépite que je retiens de ton partage « la seule info qui compte c’est : est-ce que j’en ai envie. La réussite n’a pas d’importance parce que c’est le pas qu’on est en train de faire qui est le seul qui existe. » 🫶
Vive le présent, enjoy et hâte de découvrir la suite :)
Bonjour Laure,
Merci infiniment pour ce texte inspirant. J'avoue être totalement dans cette phase : "Dans les moments de doutes, le pire, c’est de croire l’histoire que ça va durer toujours. Que ce qui est là dans l’instant, ça va devenir le nouveau paysage moisi de notre vie. Ce n’est pas le cas."
Au fond de moi, je sais que rien n'est jamais figé, seulement quand on est au fond, on a tendance à voir en beaucoup plus foncé, plus trouble, plus fermé. Alors autant te dire que ton texte m'a fait beaucoup de bien !
Ton projet est vraiment magnifique et je te souhaite tout le bonheur possible dans sa mise en place. Ca va être une superbe aventure !
Hâte de lire les prochaines aventures de ce projet
Bises