Ecrire un Petit livre d'images et de mots - Semaine 4 - Le jeu
Où l'on assemble les mots et les images
Bonjour Délirante Demeter,
Merci de faire partie de cette aventure de petit livre. Si tu n’as pas encore eu le temps de plonger, aucune inquiétude, tout ça reste à disposition et tu peux plonger dedans par n’importe quel bout, et à n’importe quel moment.
Même si je mets du soin à penser le cadre et les étapes pour qu’elles permettent d’aller jusqu’au livre, n’hésite pas à expérimenter, tester et faire ce qui te convient.
C’est d’ailleurs notre sujet du jour : le jeu.
Comme d’habitude un petit message pour commencer pour rappeler comment fonctionne ce petit programme d’écriture :
Pendant 8 semaines, tu es guidé·e pour écrire et éditer ton propre petit livre d’images et de mots. Tous les contenus sont disponibles ici
Les exercices d’écriture et de création sont réservés aux abonné·es payant·es (tu peux changer ton niveau d’abonnement à tout moment en cliquant ici)
C’était censé être un programme entièrement par mail, mais ça me manque d’avoir des temps en live pour échanger sur vos projets, et partager les avancées de chacun·e, donc je vous enverrai début de semaine prochaine des dates d’ateliers Petit livre d’images en live, sur Zoom, pour faire naître ces livres ensemble. Il y aura un atelier d’exploration / jeu, et un atelier pour finaliser son livre, même s’il ne fait que quelques pages ou mots. 💗💗
Tu peux partager ces contenus à qui tu veux, ce serait sans doute très joyeux de faire le programme en groupe ou à deux et de voir quel petit livre sort de vos explorations.
On joue à quoi ?
Le poète et professeur d’écriture Paul Matthews propose dans ses cours et ses livres des jeux parfois absurdes, bizarres, très souvent en groupe pour approcher son écriture. Son intention est de :
(…) rendre le langage vivant entre nous et tenter de dépasser l’attente que ce qu’on écrit est fait pour être jugé ou critiqué.
Paul Matthews, Words in place
J’espère que ce petit livre (et les suivants) puisse être un espace merveilleux pour l’exploration et la libération de ton énergie créative. Que tu puisses goûter à cette joie de créer quelque chose à partir d’une idée ou d’une envie, et qu’en retour, cette création te fasse découvrir de nouveaux recoins de toi.
Dans le jeu, il y a la notion de légèreté, de ne pas mettre d’enjeu sur le résultat, mais aussi d’avoir un ensemble de règles et un cadre communs pour que ce soit partageable.
D’une certaine façon, le langage est un jeu en soi : on se met arbitrairement d’accord sur le sens de certains signes, et mots, qui nous permettent de partager des expériences, des ressentis qui sont impossibles à partager en essence.
Personne ne saura jamais comment se vit la joie dans ton corps, ou comment tu vois la couleur bleue, mais par les mots, tu peux tenter de nous le partager, et le faire entrer dans notre système.
Le problème avec les mots, c’est que ce sont aussi des outils sur-utilisés, et qu’on a donc beaucoup d’habitudes et de règles implicites qu’on a intégrées, et qui peuvent rendre notre langage superficiel. On utilise des mots sans y faire attention, des images éculées, des métaphores qui n’ont plus aucun pouvoir parce qu’elles sont devenues des lieux communs.
Retourner dans la richesse du réel
Si le langage ne parle plus qu’à notre cerveau, comme un manuel d’utilisation, il passe à côté de sa fonction poétique et de son potentiel pour ouvrir un espace à l’intérieur de soi (écrivain·e et lecteur·ice), et un chemin de vérité entre nous.
Ursula Le Guin (incroyable autrice de science-fiction et non fiction) le dit comme ça :
Les mots sont des évènements, ils font des choses, changent des choes. Ils transforment celui qui les prononce et celui qui les entend; ils nourrissent l’énergie de part et d’autre et l’amplifient. Ils nourrissent la compréhension et l’émotion de part et d’autre et ils l’amplifient.
Ursula K. Le Guin (citée dans ce merveilleux article de Jeannine Ouellette)
J’aime son exigence sur la précision des mots, mais surtout sur la plongée dans l’expérience et sa richesse. Elle en parle par exemple dans un essai sur les familles heureuses. Elle écrit :
J’ai grandi dans une famille qui semble globalement avoir été plus heureuse que la plupart des familles; et pourtant je trouve ça faux - un appauvrissement intolérable de la réalité - de la décrire simplement comme heureuse.
Ursula K. Le Guin, The Wave in the mind (traduction par mes soins)
Mais comment faire pour laisser nos habitudes de côté, et éviter cet “appauvrissement intolérable de la réalité” ?
Une des voies possibles et de remettre de la surprise, de l’inattendu dans notre usage du langage. C’est là que le jeu peut nous aider. Ce qui nous amène à notre exercice de la semaine.
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